Ad limina

Église en croissance constante

La visite des évêques croates au Dicastère
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Depuis la fin de la guerre avec la Yougoslavie, en 1995, l'Église croate s'est progressivement relevée et compte aujourd'hui 4 archidiocèses, dont l'un est immédiatement soumis au Saint-Siège, 13 suffragants (un en territoire serbe et un au Monténégro) et un ordinariat militaire ; les chiffres attestent d'une croissance constante de l'Église dans le pays : de 76% des catholiques à cette époque à environ 88% aujourd'hui. Voici quelques données dont les évêques ont discuté lors de leur visite dans notre Dicastère il y a quelques jours.

Les prélats ont déclaré que cette croissance n'était pas sans écueils. Dans toutes les paroisses, le nombre de fidèles qui s'éloignent ou vivent leur foi de manière marginale augmente et les jeunes participent de moins en moins aux messes du dimanche et aux messes festives.

En Croatie, le cléricalisme est encore trop fort et la participation des laïcs à la vie de l'Église trop timide. De la même manière, beaucoup de catholiques ne se déclarent pas être tels dans la sphère publique, comme si le fantôme du communisme continuait à projeter son ombre sur le comportement des gens.

Cela dit, on peut constater aussi des efforts dans la direction opposée dans le monde laïc : dans les diocèses et les paroisses où existent et fonctionnent les conseils pastoraux, il existe un bon nombre de laïcs engagés, particulièrement actifs dans la catéchèse, la liturgie, mais surtout dans l'éducation.

Sur le thème de la jeunesse, on observe une attention particulière de la part des évêques croates ; ils ont fait de la restauration de l’heure de religion dans les écoles publiques du pays l’un de leurs chevaux de bataille, convaincus que c’est l’un des meilleurs moyens de transmettre auprès des jeunes générations, le riche patrimoine religieux du pays ; ils ont toujours revendiqué pour les parents catholiques le droit d'éduquer leurs enfants conformément aux principes de l'enseignement de l'Église et, parallèlement, ils se sont exposés en première ligne pour demander au siège européen de ne pas retirer les crucifix des salles de classe.

Interdites pendant le communisme, les associations catholiques ont encore du mal à décoller dans de nombreux diocèses, mais des signes d'un réveil lent se font sentir. Les associations internationales apportent une aide précieuse dans ce processus car, en plus de proposer un modèle concret comme source d’iinspiration, elles contribuent à la croissance spirituelle de leurs membres et au travail apostolique dans la société.

S'il y a un sujet sur lequel la conférence épiscopale croate se bat durement, c'est le thème de la vie : lettres pastorales, Journées nationales pour la vie, appels, interviews ... Tous les moyens sont bons pour réaffirmer le caractère central de la vie humaine et son inaliénable dignité de la conception à la mort naturelle. Cette préoccupation se répercute sur l'organisation même de l'Église : en effet, dans tous les diocèses, il existe un centre de consultations pour la protection de la vie et de la famille, en plus des organes nationaux de la conférence épiscopale, et lors de chaque élection, les évêques ont toujours parlé aux fidèles leur demandant de rester vigilants et de ne choisir que des candidats proposant des programmes en accord avec les principes de défense de la vie.

Enfin, pour promouvoir la famille comme « centre de l’attention de l’Église », « voie de l’Église et de la Nation » , « porteuse de vie, d’espérance et futur de la Croatie », les pasteurs s’appuient sur les nombreux conseillers en matière de mariage et de famille (BIOS ) présents de manière capillaire sur le territoire de tous les diocèses croates, soit 18 centres de conseil pour le mariage et la famille qui ont rencontré, en vingt ans d'activité, 47 000 personnes, 12 500 couples et 16 500 familles.

 

 

19 novembre 2018