Rencontre mondiale des familles

Patrick E. Kelly (Usa), « Être père, une œuvre d'art dont le monde a besoin »

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« L'histoire du salut a été changée pour toujours par une famille ». Ainsi commence l'intervention de Patrick E. Kelly, vice-chevalier suprême des Chevaliers de Colomb (USA), lors de la deuxième journée du congrès pastoral organisé à Dublin à l'occasion de la Rencontre mondiale des familles(21-26 août). Kelly rappelle l'importance du oui de Marie à l'ange, mais souligne également l'importance d'un autre oui, celui donné par saint Joseph. « C'est grâce à ces deux oui que la Sainte Famille est née - explique-t-il -. Le pape François a utilisé des mots directs, presque poétiques, pour promouvoir la vie de famille et la paternité ». Aujourd'hui, toutefois, le concept de paternité risque d'être envisagé sous un angle déformé.

« La culture populaire - dit Kelly - dépeint souvent les hommes comme passifs, peu sûrs et drôles. Il suffit de regarder la télévision ou d'aller sur les réseaux sociaux pour avoir des exemples. Ce qui nous est proposé est une caricature de la paternité. La vérité est qu'aujourd'hui, plus que jamais, nous avons besoin de pères forts. Les exigences et les pressions sur les pères sont plus intenses maintenant de ce qu’elles ne l’étaient sur mon père ou mon grand-père. Les pères, aujourd'hui, sont appelés à être des leaders spirituels qui, comme nous le rappelle Amoris Laetitia, doivent toujours être présents ». Kelly évoque l'exhortation apostolique « Into the Breach » de l'évêque Olmsted de Phoenix, qui dit aux pères : « Monte et avec amour, patiemment, assume ton rôle de protecteur, de soutien et de leader spirituel de Dieu chez toi » . Et en reprenant Amoris Laetitia, il rappelle qu’ « un père doit s’engager à protéger sa femme et ses enfants de tous les dangers, y compris de leurs propres faiblesses ».

L’absence d'un père dans la famille « marque gravement la vie familiale, l’éducation des enfants et leur insertion dans la société » (AL n ° 55). Les mots contenus dans Amoris Laetitia se reflètent dans les recherches menées par les sociologues. « Les enfants qui ont un père qui est simplement présent - rappelle Kelly - ont beaucoup moins de troubles du comportement, ils ont un faible taux d'obésité et sont beaucoup moins enclins à commettre un crime ou de fuir leur domicile ». Ce sont des données, qui se reflètent aussi dans une étude menée par Fatherhood Project del Massachusetts General Hospital, selon laquelle, dans les familles où les pères étaient constamment « présents », les enfants avaient un bien meilleur rendement scolaire(le double de probabilités d’entrer à l’université ou de trouver un emploi stable après le lycée), une plus grande maîtrise de soi et une plus grande compétence en résolution de problèmes, empathie et sensibilité.

« Comme le rappelle le pape François - ajoute Kelly - les pères sont une œuvre d’art dont le monde a besoin. Même quand ils opèrent en cachette, comme saint Joseph ou comme le Père céleste. Beaucoup d'hommes ne se sentent pas préparés à assumer ce rôle et peuvent se sentir mal formés dans la foi. L'Église doit annoncer l'importance de la paternité, elle doit inspirer les pères à accepter cette responsabilité ». À cet effet, les Chevaliers de Colomb ont lancé un programme pour la formation des hommes comme maris et pères. « Nous réalisons - dit Kelly - que c'est la première étape vers la construction de familles plus fortes. Un bon père doit être présent physiquement, émotionnellement et spirituellement. Un bon père doit être un homme de prière, qui choisit d'être présent dans sa famille et qui exprime son amour pour sa femme et ses enfants. En bref, un bon père fait de sa maison une église domestique. Il se donne aux autres et, ce faisant, trouve son véritable accomplissement et son être de père a des effets positifs sur ses enfants et leur avenir ».

 

 

23 août 2018