Ad limina

Les Visites ad Limina reprennent après le stop de la pandémie

France: poursuivre le dialogue avec la société
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Avec l'arrivée du premier des trois groupes d'évêques de France au Dicastère, la saison des visites ad limina, qui avait été soudainement fermée en mars 2020 en raison de la crise sanitaire mondiale, a été rouverte. Ce fut une rencontre présentielle qui, tout en respectant la distanciation sociale, avait le goût doux et chaleureux d'un retour à la normale.

Les évêques du Sud de la France, dans leur pèlerinage au seuil de Pierre, ont apporté avec eux les fardeaux et les promesses de leurs communautés. Les évêques ont souligné les forts contrastes et les fractures qui sont apparus dans le pays sur les questions de bioéthique qui ont dominé le débat public ces derniers mois et l'adoption de la loi sur la procréation médicalement assistée. Dans ce scénario, l'anthropologie chrétienne est apparue de moins en moins pertinente pour la société. Même le modèle familial basé sur le mariage inspiré de l'Évangile n'est plus le choix majoritaire chez leurs compatriotes. En effet, en 2018, 55% des Français organisent leur vie familiale en dehors du mariage.

Toutefois, au milieu de ces couleurs sombres, les évêques ont fait part de leur ferme intention de continuer à présenter la perspective chrétienne dans une attitude de dialogue avec la société, en échappant à la logique de l'opposition : « C'est au milieu de cette société que vit l'Église et c'est elle que nous sommes appelés à servir en rendant témoignage au Christ », ont-ils déclaré. Les pasteurs ont ensuite réitéré leurs efforts pour ramener les laïcs dans leur Siècle, lieu privilégié de leur témoignage. En effet, ils ont souligné que l'engagement généreux de leurs fidèles sur les questions sociales n'a jamais failli, une disponibilité rendue épiphanique avec l'accueil offert à de nombreux migrants. Le chemin vers la pleine coresponsabilité des laïcs dans la mission de l'Église est encore long - ont reconnu les évêques - mais beaucoup de travail a été accompli dans cette direction. 

Le nombre de LME (laïcs en mission ecclésiale) augmente partout. Avec ou sans mandat missionnaire explicite, avec ou sans ministère institué, des laïcs accomplissent aujourd'hui des pans entiers de la pastorale de l'Église, comme le service d'accompagnement des personnes en deuil. Le phénomène surprenant de l'engagement apostolique de tant de jeunes couples dans les premières années de leur vie conjugale fait partie de ces nouveautés prometteuses, qui laissent espérer une Église de plus en plus synodale où les fidèles de tous les états de vie collaborent avec bonheur. Les évêques ont également salué la présence et la vitalité de nombreux mouvements et communautés nouvelles, dont certains sont français et beaucoup d'autres internationaux, qui assurent la formation des laïcs en leur offrant, selon leurs charismes, des canaux privilégiés d'engagement apostolique. 

En encourageant les évêques à poursuivre leur mission sans se décourager, le Dicastère a ensuite rappelé combien il est fondamental d'accompagner ces processus, ainsi que les personnes et les institutions qui les réalisent. À cette fin, les prêtres et les laïcs doivent être formés à l'art de l'accompagnement. 

13 septembre 2021