Fondation Jean Paul II pour la jeunesse

"Qu'a-t-il fait d'extraordinaire ? Pironio : ami de Dieu, ami des jeunes

Carmen Aparicio Valls fait mémoire du Cardinal Serviteur de Dieu qui a lancé les Journées mondiales de la jeunesse
Carmen Aparicio Valls e il Card. Pironio, GMG di Manila 1995

Carmen Aparicio Valls e il Card. Pironio, GMG di Manila 1995

 

En apprenant la nouvelle de la reconnaissance des qualités héroïques du Card. Eduardo Pironio, une personne, qui connaissait la collaboration et l'amitié qui me liaient à lui, m'a demandé : qu'a-t-il fait d'extraordinaire ? Je ne sais pas comment répondre à cette question, car ce qui est extraordinaire chez Pironio, c'est précisément qu'il a fait l'ordinaire d'une manière extraordinaire. Je dirais qu'il est un "saint de la porte d'à côté", comme le pape François définit ces saints qui sont proches de nous et qui, sans rien faire d'extraordinaire, nous amènent à Dieu parce qu'ils le respirent.

Je dirais que le cardinal Pironio était un ami de Dieu et, par conséquent, un ami de tous. Son testament spirituel, d'une grande profondeur, en témoigne.

De tout ce que j'ai pu partager avec lui, je voudrais retenir deux choses : la miséricorde vivante et l'appel à la sainteté.

Je l'ai entendu une fois exprimer son souhait : que chaque prêtre, à travers le sacrement du pardon, soit transparent de la miséricorde du Père. Card. Pironio en a fait l'expérience et a été véritablement la transparence du visage miséricordieux du Père. En étant avec lui, j'ai compris que cette transparence était possible grâce à sa capacité à souffrir, à vivre la compassion dans le silence contemplatif et dans l'action. Pour Pironio, vivre la croix a été un privilège, comme il l'exprime dans son testament spirituel :

Magnificat! Je remercie le Seigneur pour le privilège de la croix. Je me sens très heureux d’avoir beaucoup souffert. Je regrette seulement de n’avoir souffert bien et de n’avoir savouré ma croix toujours en silence. Je désire que, à présent au moins, ma croix commence à être lumineuse et féconde.

Pironio a souffert pour lui-même et pour les autres ; il a su porter sa croix et suivre le Seigneur, mais pour lui cette croix avait toujours un adjectif qui lui donnait un sens : croix de Pâques. Pour Pironio, cela signifie la manière d'accepter la croix de ceux qui se sentent profondément aimés par le Père et qui font l'expérience de la miséricorde. Pironio était passionné par le mystère pascal. C'est pourquoi nous pouvons nous souvenir de lui comme d'un prophète d'espoir. Dans son testament spirituel, il indique que la croix a été un cadeau pour lui, et je crois que cela ne peut être dit que par quelqu'un qui aime beaucoup et se sent profondément aimé de Dieu.

Je voudrais aussi rappeler sa passion pour la sainteté. Lors des JMJ de Saint-Jacques-de-Compostelle (1989), le pape Jean-Paul II a dit aux jeunes : "N'ayez pas peur d'être saints ! Pironio, avec son jeune cœur, a repris ce cri et, lors de sa dernière rencontre avec les jeunes à Loreto en septembre 1995, après avoir écouté attentivement les préoccupations des jeunes pendant tant d'années, il a répondu au Pape par des paroles inoubliables, signe prophétique de sa vie : "Ces jeunes n'ont pas peur de la fatigue, de la souffrance, de la croix. Ils ont peur de la médiocrité, de l'indifférence, du péché".

Carmen Aparicio Valls

Présidente

Fondation Jean Paul II pour la jeunesse

 

 

15 mars 2022